Face aux exigences réglementaires, aux attentes des clients et aux enjeux environnementaux croissants, les acteurs de la plasturgie peuvent parfois se sentir désemparés, notamment en ce qui concerne le choix des matières premières.
Faut-il les remplacer ? Et si oui, par quelle autre matière ? Ces interrogations ne peuvent pas être tranchées de manière isolée. Le choix des matériaux doit être replacé dans une démarche d’écoconception : définir la fonction du produit, mesurer son empreinte, puis comparer différentes options pour identifier celles qui réduisent réellement les impacts sans compromettre la performance.
C’est à cette étape que les stratégies liées aux matières prennent tout leur sens, comme levier concret d’action au service d’une optimisation globale.
Changer de matériau n’est jamais une décision anodine. Les équipements, procédés et paramètres de production sont généralement optimisés pour une matière donnée. Le choix du matériau est donc contraint par :
- les besoins fonctionnels de l’application,
- les attentes du client,
- les contraintes réglementaires et normatives,
- la compatibilité avec les procédés de transformation,
- la disponibilité et le prix,
- et l’existence de filières de valorisation en fin de vie.
Il est important de comprendre qu'il n'existe pas de matériau durable parfait. Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients en termes de performance et d'impact environnemental.
Pas de matériau parfait
Il est important de comprendre qu’il n’existe pas de matériau “durable” universel. Chaque option présente des avantages et des limites. Les plastiques recyclés, biosourcés ou compostables ne sont pas automatiquement meilleurs que les plastiques vierges fossiles :
- le recyclage nécessite des procédés qui ont eux-mêmes une empreinte,
- la production de matières biosourcées peut générer des impacts agricoles ou de concurrence d’usage,
- certains matériaux dits “biodégradables” ne le sont qu’en conditions spécifiques (compostage industriel, etc.).
L’outil adapté pour comparer objectivement plusieurs options reste l’Analyse de Cycle de Vie¹ (ACV), qui permet d’éviter les raccourcis et de qualifier les transferts d’impacts éventuels.
Choisir le bon matériau est une démarche d'écoconception qui vise à trouver le bon équilibre entre impact environnemental réduit, respect des performances requises et considérations économiques.
Critères à considérer pour un choix responsable
Le choix d’un matériau doit tenir compte :
- des conditions d'utilisation du produit (température, pression, exposition aux rayons UV, aux intempéries, etc.),
- de la durée de vie souhaitable,
- des propriétés physiques et chimiques requises,
- des contraintes réglementaires, des standards ou d'approbations spécifiques,
- de la compatibilité du matériau avec le procédé de fabrication,
- de la disponibilité et du prix du matériau,
- de l’existence de procédés et de filières pour gérer la matière en fin de vie du produit.
C’est la recherche d’un équilibre entre ces dimensions qui fait du choix des matériaux une stratégie d’écoconception à part entière.
La démarche d'écoconception doit aussi considérer les substances problématiques qui peuvent survenir à chaque étape du cycle de vie d'un produit, quelle que soit la ou les matières utilisées.